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RCA: signature d’un accord fragile à Brazzaville?

By on July 24, 2014

Le Forum de Brazzaville pour la paix en Centrafrique s’est achevé mercredi soir par la signature d’un accord de cessez-le-feu a minima, loin des objectifs fixés.

Le résultat des négociations dans la capitale congolaise est très en-deçà des objectifs annoncés et a été obtenu grâce à une forte implication de la médiation congolaise pour obtenir l’adhésion de l’ex-rébellion Séléka, qui s’était retirée très rapidement des discussions.

L’accord a été signé par des représentants des deux principaux belligérants: la Séléka, à dominante musulmane, et les milices anti-balaka, formées majoritairement de combattants chrétiens et animistes, ainsi que par des représentants politiques, religieux, ou civils centrafricains et des parrains étrangers, comme le président congolais Denis Sassou Nguesso.
Par ce texte, les deux groupes armés s’engagent à mettre un terme aux exactions, à cantonner leurs hommes, à lever les barrages et à permettre la libre circulation dans les zones qu’ils contrôlent. Mais rien ne semble prévu pour le désarmement.
Le plus difficile maintenant, va être de faire appliquer cet accord, comme l’explique l’ancien Premier ministre, Anicet Dologuélé : « Le processus qui démarre devra être suivi avec beaucoup d’attention par tous les participants au Forum de Brazzaville pour qu’il y ait des résultats tangibles pour le pays ».

Une des difficultés pour sa mise en oeuvre tient aux divisions internes au sein de la Séléka et au fait que les anti-balaka sont un mouvement sans organisation centralisée.

L’accord “repose sur des bases extrêmement ténues” puisqu'”il n’y a pas vraiment eu de dialogue pendant ces trois jours entre la Séléka et les autres participants” et que “se pose encore la question de la représentativité des uns et des autres”, estime Thierry Vircoulon, directeur du programme Afrique centrale du groupe de réflexion International Crisis Group.

A Brazzaville, M. Dhaffane, le représentant de la Séléka, avait posé comme préalable à toute discussion l’acceptation du principe d’une division du pays, position jugée inacceptable par la grande majorité des négociateurs et par la France.

Selon le projet d’accord, les parties “s’engagent à renoncer a tout projet de partition” de la Centrafrique et la question se pose des garanties ou promesses que M. Dhaffane a pu obtenir avant de signer finalement un tel texte.

À Brazzaville, comme en Centrafrique ou au Bénin, cette semaine, l’ex-rébellion est apparue incapable de masquer ses divisions. Des divisions qui risquent d’ailleurs de réduire à néant l’accord trouvé à Brazzaville. À peine signé à Brazzaville par le numéro 3 de la Seleka, le porte-parole du bureau politique de l’ex-rébellion dénonçait en effet le texte, affirmant qu’il n’engageait que ses signataires et pas la Seleka. « Nous ne reconnaissons pas cet accord, qui ne nous engage pas » « Nous sommes suffisamment représentatifs pour faire appliquer l’accord », lui a rétorqué Mohamed Dhaffane, pour rassurer mercredi soir, ceux qui doutent de la viabilité du texte signé à Brazzaville.

Cet épisode montre clairement les fractures qui existent au sein de la Seleka, sur les questions essentielles. Déjà, mercredi soir Habylah Awal apparaissait réticent à la signature d’un accord, soutenant toujours la position, toujours défendue alors par Dhaffane, de la partition du pays.

Le pays compte des centaines de milliers de déplacés et, depuis décembre, les combattants de la Séléka et les milices anti-balaka, formées de combattants chrétiens et animistes, s’affrontent dans un cycle d’attaques et de représailles qui a fait des milliers de morts, principalement des civils.

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