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Kenya: l’opposition manifeste

By on July 7, 2014

Plusieurs milliers de Kényans étaient réunis lundi 07 juillet à Nairobi pour une manifestation de l’opposition sous haute surveillance policière.
Le chef de la coalition Cord, l’ancien Premier ministre Raila Odinga a appelé ses partisans à dénoncer la corruption, l’insécurité et à réclamer la dissolution de la commission électorale. Des milliers de personnes sont présentes au parc Uhuru sous forte présence policière.

Plusieurs axes du centre-ville de Nairobi ont été bloqués par des jeunes agitant branches d’arbre et pancartes.

Les forces de sécurité ont tiré brièvement des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants qui leur jetaient des pierres dans des rues du centre-ville, où beaucoup de commerces ont fermé.

Cette manifestation du 7 juillet, « Saba Saba, 7/7 » en swahili, a une forte portée symbolique. En 1990, les manifestants luttaient contre le parti unique de Daniel Arap Moi. Aujourd’hui, Raila Odinga réclame un dialogue national au sujet du coût de la vie, de la corruption, de l’insécurité.

La police a annoncé le déploiement de 15. 000 agents, alors que le pays est déjà en alerte par crainte des islamistes somaliens shebab, affiliés à Al-Qaïda, décidés à punir le Kenya pour son engagement militaire en Somalie.

Les shebab ont revendiqué deux nouvelles attaques, perpétrées dans la nuit de samedi à dimanche dans la région proche de l’archipel touristique de Lamu (sud-est), qui ont fait au moins 21 morts.

C’est dans la même région qu’une soixantaine de personnes avaient été massacrées à la mi-juin.

Le président Uhuru Kenyatta avait dénoncé des “violences ethniques aux motivations politiques”: il avait accusé des “réseaux politiques locaux” liés à des “gangs criminels”, mettant en cause – sans la nommer – l’opposition. Celle-ci a répondu qu’un complot du gouvernement visait à provoquer des violences pour pouvoir les blâmer.

Après les attaques du week-end, la police a accusé un groupe séparatiste, le Conseil républicain de Mombasa (MRC), qui réclame l’indépendance de la côte de l’océan Indien. Certains de ses membres présumés avaient été arrêtés après les raids de juin.

“Le Kenya est une nation apparemment en guerre contre elle-même”, affirmait il y a quelques jours la coalition Odinga, jugeant que les “relations interethniques” n’ont jamais été aussi “détériorées” au Kenya, première puissance économique d’Afrique de l’Est.

Le pouvoir a rejeté ces accusations et soupçonne l’opposition de vouloir “rendre le pays ingouvernable”.

Le pays reste traumatisé par les violences qui avaient suivi la présidentielle de 2007, les pires qu’il ait connues depuis l’indépendance de 1963.

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