- Cameroun: au moins 79 élèves enlevés dans le nord-ouest
- Tunisie: une femme se fait exploser à Tunis
- Gabon: Anonymous s’en prend au gouvernement
- Cameroun: Paul Biya réélu
- Presidential election in Cameroon:
- Cameroun: élection présidentielle sous tension
- Burkina Faso: 3 personnes enlevées et 3 gendarmes tués
- How Djibouti like Zambia is about to loose its port to China
- L’Afrique présente au 3è forum de coopération entre la Chine et le continent
- Mali: IBK rempile pour un second mandat
Cameroun: un plasticien pas comme les autres
Le plasticien questionne notre rapport à la nature que nous exploitons et transformons.
Cette installation – performance de Serge Olivier Fokoua ne pouvait pas mieux tomber. En ces jours où la nature reprend ses droits dans un des pays les plus avancés technologiquement à savoir le Japon, en cet instant où l’impuissance des pouvoirs publics face à la colère de la nature, la prestation de l’artiste plasticien a fait réfléchir. Et fait voyager plus d’un spectateur au cours d’une prestation de 40 minutes certes, mais d’une densité certaine. C’était mercredi 16 mars dernier lors d’un Goethe Café où le cosmique le disputait au naturel.
Pour s’en rendre compte, il fallait commencer par cette installation simple et complexe à la fois. Du matériel de récupération monté comme des pylônes (10 au total) et serties d’une robe en sac de jute peints en vert et sur lesquels reposaient des assiettes avec en leurs intérieurs des ampoules vives qui renvoyaient leurs regards en un centre unique. Le tout disposé dans un pentagone. Et alors que le spectateur attendait un récit cosmogonique, l’artiste nous surprît avec cette musique instrumentale tout en nuances grégoriennes qui instillait une peur chez le spectateur du fait de la nature de son bruit.
Conscientisation
Toutes choses qui ont focalisé les attentions sur Serge qui entra dans son antre les yeux bandés pour mieux se perdre ; faisant ainsi penser à l’errance de l’humain dans une nature qu’il essaie d’apprivoiser et de détruire comme s’il était devenu le créateur de l’univers, et qui maintenant se perd dans le désordre qu’il a bâti. La tenue noire de l’artiste en rajoutait à ce sentiment d’impuissance. Surtout qu’avec l’arrivée du 2è personnage de l’installation –Ruth- on allait bientôt voir la nature se déchaîner pour sanctionner l’humain devenu une proie bien fragile.
C’est à ce moment que le spectateur, pris dans le jeu de Serge, pouvait s’abandonner à cette réflexion sur notre rapport à la nature. Ce tout qui nous entoure et qui aiguise nos appétits égoïstes, nous rendant du coup «maîtres de l’univers».
Une proclamation qui n’a d’égale que notre envie d’être l’alpha et l’oméga d’un espace qui nous est pourtant antérieur. Et quand dame Nature décide de reprendre ses droits, sa colère est souvent égale au degré de transformation que l’homme tente au quotidien de lui faire subir. Chez Serge, cette colère se manifeste par cette Ruth qui se retrouve au centre de l’installation et qui devient la proie d’une nature qui l’enserre avec un ruban adhésif durant le dernier tiers temps de la performance.
Un bon numéro de conscientisation donc que l’artiste gagnerait à raccourcir la durée, tant les dernières minutes parurent longues du fait de la monotonie. Serge devra aussi apprendre à dire la vérité au public, lui qui au cours de l’exercice d’échanges avec icelui –comme le commande l’esprit du Goethe Café- a joué les naïfs, laissant croire que son oeuvre n’était qu’un pur hasard.