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Cameroun: les manifestations étouffées dans l’oeuf
Commémoration des émeutes du février 2008. La journée d’hier a été marquée par des arrestations à Yaoundé, des violences policières à Douala, le calme à Bafoussam et des fouilles à la gare ferroviaire de Ngaoundéré
Manifestations réprimées à Douala
23 février 2011. J-M Nintcheu, Mboua Massock, Célestin Djamen, Anicet Ekane, Kah Walla et d’autres leaders de l’opposition ont été bastonnés et arrêtés par la police et la gendarmerie.
Des leaders de l’opposition politique ont subi une razzia hier, 23 février 2011, à Douala. Ils avaient annoncé au moins trois manifestations. Kah Walla a été internée quelques heures durant au service des urgences de la polyclinique Muna à Bonanjo. L’ex militante du Sdf et candidate à la présidentielle de cette année au Cameroun, et d’autres personnes, ont été violentées au rond-point du feu rouge Bessengue. La « petite dame » a reçu plusieurs décharges des camions anti-émeute à jet d’eau. Sans compter son T-shirt rouge déchiré à la suite de la bastonnade à elle infligée par des policiers et des gendarmes armés de matraques, de casques et de boucliers. Le reporter du Jour et un cameraman filmaient une Kah Walla très mal en point, lorsque des pistolets ont été pointés discrètement à leurs côtes par deux policiers en civil. Ceux-ci ont arraché leur matériel de travail. Le même dispositif sécuritaire à neutralisé Mboua Massock de la Nodyna, Célestin Djamen du Sdf et cinq de leurs partisans, qui venaient de gagner comme annoncé la place du gouvernement à Bonanjo. La plus grande démonstration de force a lieu au rond-point de la salle des fêtes d’Akwa où est prévu dès 11h un meeting populaire de la semaine des martyrs organisée par le Sdf, le Manidem, le Pds et l’Upc de Mack-Kit.
Le site de la manifestation est miné de policiers et de gendarmes lorsque débarquent à pieds Abanda Kpama, Anicet Ekane et deux de leurs camarades du Manidem, en compagnie de Hameni Bieuleu de l’Ufdc et Robert Simo du Pds. Chacun s’est drapé dans un drapeau du Cameroun et porte au bras un bandeau noir en mémoire des victimes des émeutes de février 2008. Les six leaders politiques s’emmènent sous le regard des éléments du Groupement mobile d’intervention (Gmi). Ils entrent dans le jardin où se trouvent les quatre statues de lion. Des policiers s’approchent et les somment de partir. Anicet Ekane et les autres refusent. Les éléments de la police s’éloignent puis reviennent en nombre plus important. Cette fois, ils chargent. Bousculés, Ntondo, le secrétaire général du Manidem, tombe et perd ses lunettes et son bandeau. Robert Simo du Pds reçoit des coups de matraque qui n’ont d’ailleurs pas de cible précise. Les six manifestants sont introduits dans un véhicule de la police qui s’éloigne à grande vitesse. Alors gronde la foule de piétons et de motataxis. Ils sont pulvérisés par le camion anti-émeute de la police. C’est la débandade totale. La circulation est interrompue quelques instants. Des renforts arrivent, avec en tête deux autres camions anti-émeute. Ils font la ronde. Le site est quadrillé. Les curieux sont sommés de partir. Les journalistes aussi.
Jean-Michel Nintcheu, jusque là absent, est annoncé à l’entrée de la rue Bebey Elamè, en face de l’école publique et du lycée d’Akwa où des élèves attendent dehors. Le président régional du Sdf dans le Littoral est violenté mais pas arrêté. Il fond dans la nature, blessé à la main et au pied, en plus de ses vêtements troués. Les recherches policières restent vaines. Peu après, M. Nintcheu sort et disparaît dans un véhicule Rav 4. Il est annoncé au siège du Manidem sis au carrefour Tif, avec les personnes arrêtées tout à l’heure. On apprend qu’elles ont été mises ensemble avec le groupe de Mboua Massock, et tout ce beau monde a été abandonné sur un terrain vague à Pk 13, non loin du génie militaire, dans la banlieue de Douala. Les manifestants ont regagné la ville en taxi. Après quoi, Célestin Djamen a une nouvelle fois été molesté et s’en est tiré avec une blessure à la tête.
In Le Jour.