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Cameroun: Douala retient son souffle
Armand Djoualeu
Les rues de la capitale économique Douala sont très calmes. Un peu désertes à certains endroits. On est loin des bruits habituels, du tintamarre, des concerts de klaxon. Des militaires et policiers sont visibles à perte de vue. Certains membres de l’opposition ont décidé qu’à partir de ce mercredi 23 février, serait commémoré le troisième anniversaire de la répression sanglante des jeunes suite aux émeutes de la faim de 2008.
Depuis hier mardi, les autorités sont montées au créneau. Le porte-parole du gouvernement, le secrétaire à la communication du Rdpc (le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais, parti au pouvoir), le gouverneur de la région du Littoral, et même la communauté Sawa (peuple autochtone séculaire à Douala). Les services de renseignements, les forces de sécurité et de l’armée ont été mobilisés sur toute l’étendue du territoire national, particulièrement à Yaoundé et Douala, pour mater toutes les velléités de révolte des jeunes calquée sur le modèle tunisien ou égyptien.
En pleine conférence de presse gouvernementale hier, le ministre de la communication, Issa Tchiroma, a fustigé les leaders de l’opposition qui demandaient aux jeunes de descendre dans la rue. Ils font preuve de d’un «manque d’imagination et d’une paresse intellectuelle». A -t-il laissé entendre.
Pour le ministre de la communication; ce qui passe en Afrique du Nord a déjà eu lieu au Cameroun il y a vingt ans…
De sources bien introduites, quatre camions bondés de nouvelles recrues de la police ont quitté Yaoundé en direction de Douala pour renforcé le dispositif déjà déployé surplace. Des tracts sur papier glacé qui seraient sortis tout droit de la présidence de la République, ont été dispatchés dans la ville de Yaoundé et ailleurs à bord de taxis spécialement réquisitionnés. On peut y lire: «Nous, jeunes de la ville de Douala et d’ailleurs nous désolidarisons et disons non à l’appel lancé par un groupe d’individus sans foi, ni loi, travaillant pour leur propre compte et dont l’objectif est de semer le doute et la confusion dans l’esprit de la jeunesse camerounaise. Nous disons non et non à la manipulation et à l’instrumentalisation de la jeunesse. Car nous voulons un Cameroun de paix et de stabilité».
Autre fait marquent, dans la capitale, Yaoundé, on a pu lire un graffiti où il était écrit: «Chassons Biya».
Quelques opérations de ratissage par la police, dans la capitale se sont par ailleurs poursuivies hier, notamment au Boulevard du 20 mai à Yaoundé que d’aucuns ont baptisé la «Place Tahrir» en référence au haut lieu des manifestations anti-Hosni Moubarak, en Egypte.
Les émeutes de la faim avaient fait en février 2008 une centaine de morts selon Human Rigths Watch et autres ONG de défense des Droits humains. Mais pour le pouvoir en place, il était question de 45 morts.