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Cameroun: le transport maritime en grève

By on April 27, 2010

Depuis hier lundi 26 avril 2010, les travailleurs du secteur des transports maritimes, aériens, les transitaires et les auxiliaires du transport observent un arrêt de travail sur leurs différents sites d’activités. Sont concernés par ce mouvement d’humeur, les employés du fret aéroport, de toutes les entreprises de transport et de transit opérant aussi bien au port qu’à l’aéroport international de Douala. Que revendiquent ces employés ? Les explications de Félix Mbunkong, délégué du personnel à la société Saga. «Il faut que les clauses de la convention collective soient respectées et appliquées à la lettre. Nous ne pouvons plus continuer à supporter ce comportement qu’on nous fait subir malgré nous. Trop c’est trop et il faut que les patrons comprennent que nous avons aussi des problèmes à résoudre». Et de poursuivre dans la même lancée. «Dans la convention collective signée en 2002 et qui devait être revue cinq ans plus tard, il était question que les patrons revoient nos salaires à la hausse. En dehors de ça, il y a la prime de logement et celle liée au transport. Ça fait trois ans qu’on essaie de négocier mais rien n’aboutit. C’est pourquoi nous avons décidé de passer à la vitesse supérieure».
Parlant de salaires, les employés en grève estiment qu’ils ne sont pas payés selon leur statut. D’après Clément Nsako, un gréviste, «nous avons les salaires du secteur A tertiaire 1 comme les employés des industries alors qu’on doit nous payer en A tertiaire 2 comme les employés de la Camair. C’est une injustice dont nous ne voulons plus». Pour tuer l’ennui, les employés grévistes qui disent ignorer le concept du service minimum, essaient de tuer le vice par le jeu de dames et causeries, devant les portes closes de leur lieu de travail. Soutenus par les syndicats, les organisations professionnelles des travailleurs dans le secteur des transporteurs maritimes, transitaires et auxiliaires de transport avaient déclaré au patronat leur intention de faire grève. Dans une lettre adressée à leurs employeurs, et amplifiée au chef du gouvernement, au ministre du travail et de la sécurité sociale, et au gouverneur de la région du Littoral, on peut lire ceci : «les travailleurs du secteur observeront un arrêt de travail de 48 heures, les lundi 26 et mardi 27 avril 2010 renouvelable si nécessaire, jusqu’à la prise en compte de leurs préoccupations légitimes sous tendant le démarrage sans délai des négociations de la nouvelle convention collective du secteur». Une correspondance restée lettre morte. «Ce sont les patrons, déclare Bebe Kingue le président du syndicat des employés de transporteurs maritimes (SYNETRAMW), qui bloquent la révision de la convention collective car ils sont de mauvaise foi. Pourtant il y est précisé que nos salaires devaient évoluer tous les deux ans. La prime de transport est de 7.500 francs Cfa alors que plusieurs d’entre nous dépensent plus de 30.000 francs Cfa pour venir au travail. Cette prime avait été fixée lorsque le taxi coûtait encore 75 francs Cfa. Entre temps, tout a évolué dans la société sauf nos primes».

Paix des braves

Contrairement à plusieurs corporations, les employés de tout le secteur maritime du port de Douala ont belle et bien respecté leur mot d’ordre de grève. C’est cette discipline et cette abnégation qui ont fait plier les employeurs qui depuis deux ans et sept mois ont refusé catégoriquement de « s’asseoir à la même table de négociations avec les employés, traités comme des malpropres » affirme Alain D. un syndicaliste. Et le président du SYNETRAMW de corroborer ces propos. « En quatre jours nous avons obtenu ce qui nous avait été refusé depuis des années, et comptons obtenir la redéfinition de la convention collective qui comporte trente huit (38) articles visant l’amélioration des conditions de vie et de travail de tous les employés du secteur maritime de Douala ». En fin de matinée, tous les présidents des quatre centrales syndicales affichent une bonne mine en brandissant la note de la présidente de la commission paritaire de la révision de la convention collective des transporteurs maritimes Mme Balbine Elisabeth Nkono N° 450/10/Mintss/Drtssl avec référence de l’arrêté N° 038/Mintss/CAB du 23 avril 2010 du Pr Robert Nkili qui invite les deux parties à la « première séance de travail». Cette note de madame la délégué régionale du travail et de la sécurité sociale du Littoral met fin à ce mouvement d’humeur qui a paralysé tout le port. Dieu seul sait le préjudice subi par le Cameroun. Pour les syndicalistes et les employeurs, c’est un pas significatif pour la victoire escomptée, « une paix des braves » lancera Bebe Kingué. En attendant, un tour de toutes les entreprises concernées (Saga, SDV, Maerks, Getma, Transimex, Geodis Wilson, le Quai du port, le fret de l’aéroport international…), par cette grève a été effectué par les responsables syndicaux pour demander à leurs collègues de reprendre le travail. Pour combien de temps ? Rendez-vous le 7 mai 2010.

In Le Messager.

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