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Cameroun: des tomates d’origine douteuse sur le marché

By on April 12, 2010

Les employés de la société « Elisa » basée à Yaoundé, regardent, impuissants, les scellées qui, depuis le 31 mars 2010, leur bloquent l’accès à leur entrepôt. C’est l’arrivée, en cet après-midi du vendredi 9 avril 2010, des éléments de la brigade de contrôle et de la répression des fraudes au ministère du commerce qui vient, leur redonner espoir. L’espoir de remettre enfin pieds dans ce magasin où sont stockés des centaines de cartons de tomates. Mais le sourire ne sera que de courte durée. Car la brève réouverture leur a juste permis, en une quinzaine de minutes, de sortir des cartons de carreaux de l’usine. Puis, les portes de l’entrepôt ont été aussitôt refermées. Et les scellées, très dissuasives, remises en place. C’est que, là dedans, se trouvent 362 cartons de tomates interdites de vente, soient environ 10 528 boîtes. Ces boîtes, vétustes, et pleines de rouille, ont un double étiquetage. La première étiquette porte la marque de l’opérateur camerounais « Elisa ». Mais elle cache celle, en dessous, qui renseigne que ces tomates sont fabriquées en Chine pour être exportées en Egypte. Jean Marie Nemi Nkollo, chef de la brigade de contrôle et de la répression des fraudes au ministère du commerce est formel : « Ces tomates sont de qualité douteuse, et donc, impropres à la consommation ». En fait, il trouve d’abord inexplicable le double étiquetage. Ensuite, il se pose la question de savoir pourquoi le destinataire initiale, l’Egypte, s’est désisté. Au point où le fabriquant ( la Chine ) s’est trouvé obligé de déverser son produit sur le Cameroun, par l’entremise de l’importateur local « Elisa », spécialisé dans la vente des produits alimentaires et autres matériaux de construction. « Lorsque nous lui avons posé la question, il a soutenu qu’il n’avait pas constaté le double étiquetage plus tôt. Et lorsqu’il a fini par le savoir, pourquoi n’avoir pas saisi un huissier ? », se demande Jean Marie Nemi Nkollo qui pense qu’il s’agit d’une basse manoeuvre savamment orchestrée par l’opérateur camerounais « Elisa ». C’est alors qu’on apprend qu’au moment de se lancer dans cette activité foireuse, ce dernier a juste obtenu du ministère de l’industrie et du développement technologique, au mois d’avril 2009, une dérogation d’importer. Et dès juillet 2009, une première cargaison de tomates estampillées « Elisa » est effectivement arrivée au Cameroun. Mais avant sa mise sur le marché, l’opérateur aurait dû, au préalable, obtenir du ministère de l’industrie, un certificat de conformité qui n’est délivré qu’après des analyses en laboratoire qui attestent de la bonne qualité des produits à vendre. Ce qui n’a pas été le cas. A en croire Jean Marie Nemi Nkollo, le promoteur de la société « Elisa », M. Nzali, s’est passé de cette dernière procédure pourtant incontournable.
Malgré les efforts fournis pour avoir la version des faits de ce promoteur, le journaliste du Messager a été confronté à son indisponibilité. « Le patron est en déplacement, laissez-nous votre numéro de téléphone. Nous nous ferons le devoir de vous appeler lorsqu’il arrivera dans la ville ce jour (vendredi 09 avril 2010, Ndlr) », a répondu sa secrétaire qui a obstinément refusé de donner le contact du « boss ». Depuis, plus de nouvelles. Pourtant, les tomates « Elisa », bien que interdites sur le marché, s’écoulent allègrement. Dans un pousse-pousse qu’il traîne à longueur de journées au centre ville, Pierre Essono, vendeur ambulant a comme marchandises la tomate « Elisa », du lait concentré, des sardines etc. Sait-il qu’il vend là un produit dangereux ? « Non ! », répond-il au reporter, dans la matinée du samedi 10 avril 2010. En montrant la date de péremption qui indique qu’on peut consommer le produit jusqu’en 2011, ce dernier est convaincu qu’il ne se trompe pas. Le reporter attire son attention sur le double étiquetage. Et c’est là que Pierre réalise qu’il vend un produit chinois et non camerounais, contrairement à ce qui est écrit sur la 1ère étiquette. Il vend la grosse boîte de tomate « Elisa » à 500 francs Cfa. Au marché Mokolo, on peut l’avoir avec 400 francs seulement. Même des supermarchés réputés chers offrent « Elisa » à vil prix. Dans les rayons, 425 F ou 450 F est inscrit en gros caractère là où on trouve cette tomate en conserve de 425 g . Vraiment moins cher, puisque le même volume, sur les autres marques, coût plus de 1000 francs Cfa. De quoi attirer les ménagères, qui ignorent malheureusement le manège.

Source: Le Messager.

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