Don't Miss

Tunisie: le journaliste tunisien Ben Brick incarcéré

By on October 31, 2009

Le journaliste tunisien Taoufik Ben Brick, critique virulent du régime du président Zine El Abidine Ben Ali, réélu dimanche, a été incarcéré dans une affaire d’agression, ce qui suscité, selon Paris, “la concertation des capitales européennes” sur sa situation.

Taoufik Zoghlami Ben Brick — qui peut aussi s’écrire Brik — a été inculpé jeudi soir à la suite d’une “plainte pour agression, atteintes aux bonnes moeurs et dégradation de biens, déposée par une femme avec laquelle il a eu une altercation”, selon la justice tunisienne.

Selon son avocat, Me Nejib Chebbi, le journaliste a été présenté au parquet en l’absence de ses avocats et de sa famille, puis écroué à la prison de Mornaguia (30 km de Tunis). Il risque jusqu’à cinq ans de prison.

Vendredi, le ministère français des affaires étrangères a fait savoir que les capitales européennes discutaient de la situation du journaliste, dont le jugement est fixé au 19 novembre.

“Les capitales européennes se concertent actuellement à ce sujet” et “nous suivons la situation de M. Ben Brick avec la plus grande attention”, a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero.

Le journaliste est accusé d’avoir “attrapé” la plaignante “par les cheveux”, de l’avoir “rouée de coups en proférant à son égard des propos portant atteinte aux bonnes moeurs et blasphèmes”. Il a “reconnu les faits qui lui sont reprochés”, selon une source judiciaire officielle tunisienne.

“Alors qu’elle protestait contre le fait qu’il ait percuté le rétroviseur de sa voiture, l’accusé a fait marche arrière heurtant délibérément la voiture de la plaignante, lui causant des dégâts importants”, selon la même source.

L’arrestation de M. Ben Brick avait été annoncée jeudi par Reporters sans frontières (RSF) et le parti des Verts à Paris, pour lequel “il s’agit d’une manipulation” du régime tunisien à l’égard duquel le journaliste s’est montré critique.

Selon Me Chebbi, “la seule explication (à cette affaire) se trouve dans la série d’articles publiés récemment par le journaliste dans la presse française”.

Par ailleurs, les autorités tunisiennes ont démenti vendredi une agression contre un autre journaliste, Slim Boukhdhir, dénoncée jeudi à Vienne par l’Institut international de presse (IPI).

Dans un communiqué, elles ont indiqué que “rien ne prouve les allégations faites par M. Boukhdhir, d?autant que ce dernier n?a déposé aucune plainte”.

D’après l’IPI, Slim Boukhdhir, un opposant condamné à un an de prison en 2007 pour injure à un fonctionnaire public, a été enlevé mercredi soir par quatre hommes, selon lui des policiers en civil, sur le chemin de son domicile et battu dans un parc de la capitale.

Avant l’incident, il avait donné une interview à la radio-télévision britannique BBC sur la réélection du président Ben Ali, où il avait aussi évoqué les campagnes d’intimidation du pouvoir contre les journalistes, affirmait l’IPI, estimant que le journaliste était “visé pour son indépendance et sa voix critique”.

Au pouvoir depuis 22 ans, M. Ben Ali, 73 ans, a été réélu dimanche pour un nouveau mandat de cinq ans, obtenant 89,62% des voix.

Lundi, les Etats-Unis ont qualifié de “préoccupante” cette réélection, mettant en avant l’absence d’observateurs internationaux durant le scrutin.

Des partis d’opposition ont dénoncé mercredi des “irrégularités”.

Les autorités tunisiennes parlent d’élections dans “un climat de liberté et de transparence”, suivies par 31 “observateurs indépendants”.

Afp.

About AfricaTimes

Leave a Reply

Your email address will not be published.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.